Les investissements privés dans les smart cities sont colossaux. Et certaines entreprises peuvent dominer le marché. Ces firmes imposeront-elles leur vision de la ville intelligente ?
L’intérêt pour les smart cities ne cesse d’augmenter. Et avec lui les investissements dans ce domaine. Des projets de plus en plus impressionnants se développent à travers le monde. Si bien que la facture commence à devenir salée ! De puissantes entreprises se font donc leur place sur le marché de la ville intelligente. Au point de pouvoir imposer leur vision de la ville de demain.
Smart city : quand l’identité d’une marque devient celle d’une ville
Les grands appels à projet sur les smart cities se multiplient. Comme récemment au Canada. Sidewalks Labs, filiale d’Alphabet, a décroché un contrat pour revaloriser les quais de Toronto. Sur le papier, rien de choquant à cela. Mais à y regarder de plus près, certains points nécessitent d’être prudent.
L’un des éléments clés du projet de Sidewalk Labs est la smart mobility. Pour cela, le partenaire privilégié est Waymo, une autre filiale d’Alphabet. Sans compter que les données générées par la smart city de Toronto ont de fortes chances d’être gérées par Google. Cette dernière société appartenant elle-même à Alphabet. Dès lors, la maison mère de Google serait en mesure de contrôler intégralement la vie des citoyens.
Smart city : le design social au service de la ville intelligente ?
La volonté de dépasser le statut de simple marque n’est pas récente. Apple le fait très bien, notamment à travers ses Apple Stores. Le design particulier des magasins de la firme de Cupertino est reconnaissable entre mille. Si bien que chaque ouverture d’Apple Store est un événement mondial. Apple n’est pas qu’une liste de produits et services, c’est une expérience. Mais alors comment faire pour que ce type d’identité forte ne s’impose pas dans les smart cities ?
La réponse de Sidewalk Labs se trouve dans une forme de design social. Ce principe s’appuie sur la création commune de dessins, pour le faire évoluer en un dessein commun. Dans le cas de Toronto, Sidewalk Labs compte investir 50 millions de dollars pour organiser des consultations avec les citoyens. Elles permettront d’améliorer le projet. Ainsi des expérimentations seront sans doute réalisées. Cependant, demander leur avis aux usagers reste une petite action parmi un ensemble de dispositions à mettre en place pour éviter les dérives.
Olivier Menguy