Depuis le 8 novembre 2017 il est possible de tester une navette autonome au château de Vincennes. L’expérimentation durera au minimum six mois. Je m’y suis rendu et vous fais part ici de mes impressions !
Le 8 décembre 2017, je suis allé à Vincennes pour essayer une navette autonome. L’expérimentation est menée depuis le 8 novembre 2017 et durera au moins six mois. La navette autonome circule du vendredi au dimanche de 10h à 20h (Métro 1 – Château de Vincennes). La RATP, Île-de-France Mobilités, et la Ville de Paris se réservent la possibilité de prolonger l’expérience. La navette utilisée est la même que pour une précédente expérimentation à Issy-les-Moulineaux. Soit le modèle EZ10 de la société française Easymile. À présent voici mes impressions sur cette expérimentation !
Smart mobility : une petite navette très accueillante
La première chose remarquable chez la navette autonome que j’ai testée est sa forme. Elle ressemble presque à un jouet ! Ce qui lui donne un aspect rassurant. À l’intérieur, on trouve six places assises, de discrètes barres pour s’accrocher, et rien d’autre. Se demande-t-on où est le conducteur ? Inutile, puisqu’il n’y en a pas. Heureusement, la présence d’un accompagnateur permettra de rassurer les plus inquiets.
Une fois que je me suis installé dans la navette, les portes se sont fermées. Le voyage a pu commencer à une vitesse de 8 à 10 km/h. Le véhicule autonome a parcouru au total une distance d’environ 500 mètres. Il a marqué des arrêts prédéfinis et négocié un virage. Aucun incident n’a été à déplorer. Si ce n’est un cycliste qui est passé assez près de la navette. Celle-ci a donc diminué sa vitesse en détectant la bicyclette lors de son approche. Preuve que les capteurs du véhicule sont efficaces. Mais l’expérimentation démontre aussi que ce n’est pas toujours le cas.
Smart mobility : expérimenter pour mettre à l’épreuve
Sur la durée de mon trajet, j’ai pu discuter avec l’accompagnateur. Il m’a expliqué le fonctionnement de la navette, en me faisant part des difficultés rencontrées. Les saisons peuvent influer sur les résultats d’une expérimentation. C’est le cas ici avec un véhicule autonome roulant en automne. D’une part le sol peut être glissant. Et d’autre part, les feuilles mortes passant devant les capteurs sont perçues comme un danger éventuel. La navette ralentit donc, voire déclenche un arrêt d’urgence. Et ce en particulier si une feuille vient se coller contre l’un des capteurs du véhicule autonome.
Dans mon cas, cet incident n’est pas arrivé. Tout s’est bien déroulé, au point d’en oublier l’absence de conducteur. Mais en un sens cela se fait inconsciemment. Nous sommes habitués à prendre des transports en commun où le conducteur s’efface plus ou moins. Dans les bus, il se trouve dans une cabine. Dans les trains, on ne le voit même pas ! L’usage d’une navette autonome est donc tout à fait naturel. Du moins en ce qui me concerne. Cependant, mon seul regret lors de cette expérimentation est de ne pas avoir été interrogé. J’ai simplement signé un registre, sans effectuer un éventuel retour d’expérience. Peut-être en sera-t-il autrement la prochaine fois ?
Olivier Menguy