La smart city soulève des questions de vie privée. Elle s’immisce dans notre quotidien sous couvert de personnalisation. Mais jusqu’où ira cette collecte invasive de données ?
Nous vivons dans un monde où le mensonge le plus courant est « j’ai lu et j’accepte les conditions d’utilisation ». Face à ce constat, il est facile pour les entreprises de collecter nos données. Soit l’un des principes fondamentaux de la ville intelligente. Certes, la smart city apporte son lot d’innovations. Économie des ressources, fluidification du trafic, amélioration de la qualité de vie, etc. Mais que demande la smart city en échange de notre bien-être ?
Smart city : les enjeux de la smart privacy
La fascination pour la ville intelligente est intéressante. Elle semble en effet n’avoir que des avantages. Mon but ici n’est pas d’écrire une tribune contre les smart cities. Je suis bien le dernier à en nier les bienfaits. Néanmoins, des questions apparaissent autour de la confidentialité dans la ville intelligente. Une smart privacy est-elle possible ?
Le constat est simple. Plus vous confiez de données précises, meilleur est le service. Dans cette logique, on dit oui à tout. À tel point que Google vous connaît mieux que vous-même. Cependant, le traitement de ces données est critique dans le cadre de la ville intelligente. Dès lors, dans la smart city, il est impossible de se fondre dans la masse anonyme. Le but de la smart privacy est de remédier à cela en réglementant la collecte et l’usage de ces données.
Smart city : et si on laissait l’usager décider ?
La CNIL fait partie de ces institutions qui prônent le respect de la vie privée. La commission nous informe et nous sensibilise sur la gestion des données personnelles. La tâche n’est pas aisée. Et pourtant la CNIL devra faire face aux géants de la smart city. Vu sous cet angle, la CNIL semble être un ennemi à combattre. Ce qui est loin d’être le cas. Au contraire, elle lutte pour les droits des individus dans le numérique. Son rôle sera donc d’autant plus important dans la ville de demain.
L’intérêt des décisions de la CNIL est leur point de vue utilisateur. Pour la commission, l’usager doit avoir le choix. D’où la préférence pour l’opt-in au lieu de l’opt-out par exemple. Et l’usager étant au cœur de la smart city, il est important de lui demander son avis. C’est dans ce cas que l’expérimentation peut être utile. Elle permet de jauger ce que les utilisateurs vont accepter ou refuser. Certes de nombreux paramètres sont pensés en amont, dans la conception. Mais cela ne suffit pas.
Je m’éloigne encore une fois un peu de mon sujet. Cependant cette parenthèse est nécessaire. Elle permet de prendre du recul sur la smart city. Et ce dans le but de s’interroger sur les enjeux de la ville de demain. J’aurai certainement l’occasion de revenir sur la thématique de la gestion des données. Mais maintenant que les bases sont posées, je me concentrerai sur l’aspect de l’expérimentation.
Toutefois si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet d’aujourd’hui, je vous mets à disposition le dernier cahier IP de la CNIL, La plateforme d’une ville, les données personnelles au cœur de la fabrique de la smart city.
Olivier Menguy