L’évolution du numérique crée de fortes disparités de compétences. Pourtant certains de ces savoirs-faire sont nécessaires dans les smart cities. Il faut donc former les usagers pour rendre la ville plus intelligente.
La fracture numérique perceptible à l’échelle mondiale se retrouve aussi localement. Certes, dans une moindre mesure. Mais suffisamment pour parler de fossé numérique. En 2017 l’accès à Internet est un droit humain. Cependant tout le monde ne sait pas forcément s’en servir. Dans ces conditions, peut-on vraiment créer une smart city pour tous les citoyens ?
Smart city : pourquoi former les citoyens ?
La ville intelligente est aussi une ville connectée. Voire même hyperconnectée. Si bien que l’un des critères pour définir la smart city concerne sa couverture réseau. Quantité et qualité des bornes Wi-Fi et 4G sont observées. Ainsi que le taux d’équipement des habitants. Particulièrement en termes de smartphones, principale interface d’accès à Internet. Néanmoins, même si la technologie est déployée, tout le monde ne s’en sert pas.
La question de l’accessibilité du numérique est de plus en plus importante. Et il est urgent de se la poser. La ville et ses usages se transforment. Le numérique s’y intègre de plus de plus. Le risque est donc d’exclure une partie des citoyens. Pour qu’il en soit autrement, la ville intelligente doit faire évoluer ses habitants avec elle. La mise en place de formations pour la montée en compétences des citoyens dans le numérique est donc nécessaire. D’autant plus si l’on souhaite qu’ils participent à la construction des smart cities.
Smart city : l’expérimentation au service de la formation
Quoi de mieux pour former les citoyens que de les mettre face aux technologies de demain ? Les innovations de la smart city vont envahir le quotidien des usagers. Dès lors, la mise en place d’expérimentations apporte des atouts majeurs. Les testeurs sont en contact direct avec les innovations. De plus, s’ils sont guidés, ils trouvent des réponses à leurs questions. Cela leur permet de plus facilement adopter ces innovations. Mais l’expérimentation a encore un autre avantage. Les premiers testeurs formés vont diffuser leurs connaissances à leur entourage. Ainsi l’écart de compétences peut-il être réduit avant même d’exister.
Il est essentiel que les habitants comprennent le fonctionnement de la smart city. Car de cette façon ils peuvent agir sur elle. Comme c’est le cas à Bristol, par exemple. Sans un système ouvert tourné vers ses usagers, la smart city est vouée à l’échec. Car bien que l’on puisse facilement l’oublier, la ville c’est avant tout des personnes. Ainsi la ville intelligente ne peut résulter que de ce potentiel d’intelligence collective.
Olivier Menguy